Cloîtrées
Filles et religieuses dans les internats de rééducation du Bon-Pasteur d'Angers, 1940-1990
Depuis le XIXe siècle, la congrégation du Bon-Pasteur d’Angers prend en charge les jeunes filles des classes populaires considérées comme dangereuses ou « incorrigibles ». Elle occupe rapidement une position de quasi-monopole dans la rééducation des filles jusqu’aux années 1960. Par la voie de la justice, l’État, même devenu républicain et laïc, délègue aux congrégations religieuses le soin de corriger les « mauvaises filles », afin de leur permettre « de contracter des habitudes d’ordre et de travail propres à les ramener à la vertu ». Ainsi, 8 000 enfants sont passées entre les murs du couvent de la seule maison-mère d’Angers entre 1940 et 1991, date de sa fermeture. Contestées de toutes parts au tournant des « années 68 », y compris par les jeunes elles-mêmes, ces institutions entrent en crise pour mourir à petit feu. Un modèle moral, éducatif et économique a vécu, sans être à même de se réformer à travers le temps et marquant de son empreinte la vie de dizaines de milliers de jeunes filles.
Avec le soutien de l’université d’Angers.
- Sommairekeyboard_arrow_down
Enfermer les insoumises
- Le Bon-Pasteur, un établissement de rééducation
- Filles du peuple. Profils sociaux des jeunes filles placées au Bon-Pasteur d’Angers
- Les voies d’entrée au Bon-Pasteur. Itinéraires sociaux et filières juridiques
- Les lois du genre. Causes du placement et prise en charge institutionnelle
Les hauts murs des institutions
- Le poids de la tradition au temps des réformes de la justice des mineurs
- Les longs jours en rééducation. Religion, travail et discipline, des années 1940 aux années 1950
- Un archipel institutionnel. La spécialisation des établissements dans les années 1950 et 1960
- L’impossible réforme des internats (fin des années 1950 à 1968)
- À toutes la parole. Débats et tiraillements au sein de la communauté religieuse dans les années 1960
Chronique d’un effondrement annoncé
- Printemps de la jeunesse, automne des institutions
- Le regard critique des religieuses sur la mission éducative de la congrégation (1969-1975)
- Le repli. La progressive marginalisation du Bon-Pasteur dans le champ de l’Éducation surveillée (1969-1990)
- Effacer les murs ? Le temps des foyers (années 1970 et 1980)
- Sortir du cloître. L’action des communautés hors institution et l’accueil de nouveaux publics
- Auteur(s)keyboard_arrow_down
David Niget est enseignant-chercheur en histoire à l’université d’Angers, UMR Temos 9016 CNRS. Il travaille sur l’histoire de la justice des mineurs dans une perspective de genre.
Pascale Quincy-Lefebvre (†) était maîtresse de conférences en histoire à l’université d’Angers, spécialiste d’histoire de l’enfance vulnérable et des professions du social.
Jean-Luc Marais est enseignant-chercheur honoraire de l’université d’Angers et chercheur associé à l’UMR Temos 9016 CNRS. Il est spécialiste d’histoire religieuse.
Béatrice Scutaru est enseignante-chercheure à la Dublin City University, Irlande. Elle travaille sur l’histoire contemporaine de la jeunesse et des migrations juvéniles.
- Fiche techniquekeyboard_arrow_downNb de pages : 328Largeur (cm) : 15,5Hauteur (cm) : 24Tags : justice de mineur·es;déviance juvénile;genre;sexualité;jeunesse;Bon-Pasteur;France;XXe siècle
- Introduction, table des matières, 4e de couverture et autres documentskeyboard_arrow_down